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Avocat : ce qui a changé la profession il y a 30 ans

En près de 30 ans, le métier d’avocat a vu ses effectifs exploser. Même si les études qui mènent à cette profession restent longues et difficiles, le nombre d’avocats a considérablement augmenté au cours des dernières années. Cela est probablement dû à la naissance de la nouvelle profession d’avocat, il y a 30 ans. Alors, quels sont les changements enregistrés depuis cette période ?

Nouvelle profession d’avocat : que faut-il savoir ?

Le 31 décembre 1990, une loi créait la nouvelle profession d’avocat et entrait en vigueur le 1er janvier 1992. Ce nouveau statut est issu de la fusion des anciens métiers d’avocats et de conseils juridiques. Les débats qui ont concouru à la création de cette loi étaient longs et relativement rudes. La loi fut même rejetée par l’Assemblée au cours de l’année par l’Assemblée nationale, sur l’insistance de l’association nationale des conseils juridiques. Quelques mois après, le nouveau garde des Sceaux reprit l’ouvrage en main et réussit à rapprocher les positions des deux métiers pour trouver un consensus qui a facilité son adoption par le Parlement.

Dans l’histoire des métiers du droit, le rapprochement de la profession d’avocat et de celle de conseil juridique avait déjà commencé timidement en 1971, avec l’intégration des avoués et des agréés dans le métier d’avocat. La loi du 31 décembre 1990 a dû se confronter à un enjeu nouveau : réussir à acclimater des métiers et des pratiques à la fois différents, mais façonnés sur des concepts proches ou divergents dans une conception unique. Depuis la création de la nouvelle profession, plusieurs professionnels se sont inscrits dans cette logique de profession unique. C’est le cas par exemple d’Emmanuelle Jalliffier-Verne, avocate à Lyon, qui assure parfaitement les deux fonctions du nouveau métier d’avocat : la défense et le conseil.

Quelles sont les missions d’un avocat ?

Par définition, l’avocat est un auxiliaire de justice qui assiste, conseille et représente ses clients lors d’une procédure judiciaire. Cependant, le rôle de cet expert est bien plus complexe. Il s’agit ainsi du premier juge. Lorsque vous allez voir un avocat pour la première fois et que vous lui présentez votre affaire, il en est le premier juge. Il réalise l’analyse de façon objective, vous renseigne sur les droits et les intérêts des parties ainsi que sur les chances de succès de votre dossier. Si l’avocat considère que la cause qui lui est soumise par le client n’est pas juste, il doit refuser de conseiller ou de défendre ce dernier.

L’expert juridique conseille également le justiciable avant, pendant et après le procès ou tout autre mode de règlement des conflits. Après avoir traduit juridiquement les faits qui lui sont présentés et posé un diagnostic, il définit les mesures à prendre en fonction de l’affaire. Il peut s’agir de mesures conservatoires, défensives ou offensives. Il peut également poser des actes juridiques au nom et pour le compte du client. Il joue donc le rôle de mandataire du justiciable qui vient le voir.

Après le conseil, la seconde mission principale des avocats depuis 30 ans est la défense. Il défend donc les droits et les intérêts de son client en respectant la loi et les règles déontologiques qui encadrent sa profession. Il présente donc de façon claire, argumentée et professionnelle, le cas et la position de la partie qu’il défend devant un tribunal ou un jury. Hormis ces rôles, l’avocat peut être un conciliateur et un négociateur. Il préfère donc régler les litiges à l’amiable et assiste son client lors de négociations pour que ce dernier ne soit pas lésé.

Quel est le parcours d’un avocat ?

Pour exercer la nouvelle profession d’avocat, il faut d’abord respecter certaines conditions de base. Il faut être un citoyen français, ressortissant d’un pays membre de l’Union européenne, réfugié ou apatride. Il est également important de ne pas être l’auteur de faits répréhensibles juridiquement ou de ne pas avoir été frappé par la faille personnelle. Lorsque toutes ces conditions sont remplies, l’aspirant au métier d’avocat doit suivre une formation rigoureuse.

Il doit donc être titulaire d’un Master 1 ou d’un Master 2 en droit. Il doit ensuite intégrer un centre régional de formation professionnelle des avocats (CRFPA). Ces centres sont au nombre de 12 en France. L’aspirant est admis après un examen d’entrée et une préparation de 1er mois dans un institut d’études judiciaires (IEJ). La formation dans un CRFPA dure 18 mois environ et se solde par un examen pour obtenir le certificat d’aptitude à la profession d’avocat (CAPA). Après cela, il doit prêter serment et s’enregistrer à un barreau pour exercer son métier.

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