Les objets et vêtements maison d’Ed Gein

De nombreux internautes se demandent si Netflix va diffuser une série à propos D’Ed Gein. La maison était remplie de vêtements et d’accessoires sordides conçus notamment avec la peau de ses victimes. De quoi combler les amateurs d’horreur… basée sur des faits réels. Trop glauque, dites-vous ?

Manifestement pas pour les abonnés à la fameuse plateforme de streaming. Monstre : L’histoire de Jeffrey Dahmer a rencontré un franc succès. Les audiences du show mettant en vedette l’acteur Evan Peters montrent que la fascination du public pour les tueurs en série reste intacte.

Et on peut justement l’affirmer : l’histoire macabre d’Ed Gein réunit toutes les conditions pour réaliser une œuvre similaire. Le criminel a d’ailleurs fait parler de lui récemment. Eric Powell et Harold Schechter viennent de signer un roman graphique, Autopsie d’un tueur en série, qui emmène le lecteur dans les tréfonds d’une âme humaine torturée. Le mot est faible.

Mais alors, qu’est-ce que la (re)découverte de ce serial killer pourrait apporter ? Ne doit-on pas en finir avec cette forme de curiosité macabre ? Netflix franchira-t-il le pas après les polémiques qu’ont entraîné Dahmer ? On fait le point pour vous.

Ed Gein : l’horreur à la maison, des vêtements aux accessoires

La ceinture de la maison d'Ed Gein
La ceinture faite de mamelons féminins trouvés dans la maison d’Ed Gein*

Nous connaissons tous Ed Gein sans forcément avoir eu vent de son nom. En effet, des œuvres comme Psychose ou Le silence des agneaux mettent en scène des tueurs en série similaires. Ceux qui ont développé un fétichisme macabre. Qui entretiennent un lien vicieux, profondément malsain, avec le corps humain. Plus exactement, en l’occurrence, l’anatomie féminine.

Il est préférable de ne pas rentrer dans les détails. Ce qui est sûr, c’est que la maison d’Ed Gein était une véritable antichambre de l’Enfer. Les découvertes faites sur place par les enquêteurs ont de quoi glacer le sang.

Ce maniaque ne se « contentait » pas de tuer. Il réinvestissait toutes sortes de membres et d’os pour fabriquer des accessoires. Jour après jour, il mangeait, bricolait, se réchauffait… en se servant d’objets macabrement recyclés.

On lui prête notamment la confection de rideaux en… lèvres humaines. Ou la « transformation » d’un crâne en récipient (voir photos ci-dessous). Tous cela venant de ses victimes, donc.

Crâne servant de récipient
Crâne servant de récipient*

En soi, les photos des objets n’ont rien de choquant à première vue. Mais lorsqu’on apprend le contexte… ces images prennent une toute autre tournure.

C’est justement le contexte qu’Eric Powell propose de découvrir à travers son œuvre illustrée Ed Gein : autopsie d’un tueur en série. Mais pas uniquement celui des horreurs commises. Il est question de remonter à l’enfance. D’en apprendre davantage sur ces années qui, bien souvent, s’avèrent la source de tous les maux. Et bien avant le premier assassinat, il faut s’accrocher…

L’enfance & la maison d’Ed Gein : la source de tous les maux

Si la série Netflix centrée sur Dahmer a rencontré un tel succès, c’est notamment parce que ces œuvres horrifiques permettent de comprendre. Attention : cela ne signifie pas excuser ou pardonner. La nuance est importante.

Cela dit, à première vue, on peut se demander comment Ed Gein pouvait compter parmi les humains. C’est d’autant plus vrai que cet Américain n’avait rien d’un homme exceptionnel. Né dans un milieu modeste, il apparaissait comme un « Monsieur tout le monde ».

Il y a, ainsi, de quoi piquer la curiosité des lecteurs ou des (télé)spectateurs. Bien sûr, celles et ceux qui vont aussi loin sont très rares. Et heureusement ! Mais le fait que cela existe pousse à réfléchir. À se demander comment on peut en arriver là. Sur le plan psychologique et humain.

Le roman graphique s’avère sensible intéressant à cet égard. On remonte à plus loin encore que la naissance d’Ed Gein. C’est l’occasion de découvrir un couple absolument incompatible, celui de ses parents. Oui, qu’on le veuille ou non, l’éducation façonne un être – du moins en grande partie.

La mère pour obsession

Le jeune Gein a évolué au sein d’un foyer malsain, où la soumission, la superstition, la paranoïa l’emportait toujours sur l’amour. Le père était impuissant. La mère surpuissante.
Cette dernière, justement, l’aura obsédé et « accompagné » dans tous ses méfaits, bien après sa mort. Freud aurait trouvé de quoi confirmer ses théories sur le complexe d’Œdipe : le tueur en série n’a jamais coupé le cordon ombilical, et a été jusqu’à vouloir « devenir » sa mère, en la reproduisant via ses victimes. Par des déguisements. Des truchements. Oui, c’est aussi sombre que ça…

Nous en revenons donc à une question soulevée plus tôt : est-ce bien la peine d’en parler à nouveau ? Est-il vraiment nécessaire que Netflix (ou une autre plate-forme) relance l’intérêt pour ce meurtrier ?

Ses objets et vêtements : une polémique éternelle

Un abat-jour trouvé dans la maison d'Ed Gein
Un abat-jour fabriqué à partir d’un visage humain, trouvé dans la maison d’Ed Gein*

Ed Gein était non seulement un assassin, mais aussi un profanateur. Son mobilier et ses affaires venaient en partie de ce qu’il pillait en se « servant » au cimetière. Il y a donc de très nombreux aspects à mettre en scène, à approfondir… et si Ryan Murphy est aux commandes, comme pour Dahmer, nul doute que la qualité sera au rendez-vous. Rappelons qu’il est aux commandes d’American Horror Story depuis plus de dix ans. Il en connaît un rayon sur les dérives les plus macabres.

Pour autant, l’annonce officielle de cette série ne ferait pas l’unanimité. La reconduction de Dahmer pour une deuxième et troisième saisonen a étonné certains. Malgré les excellents chiffres réalisés en termes d’audimat, les critiques se sont mises à pleuvoir. Car il y a une différence entre Le silence des agneaux et ce genre de formats. Cette différence, c’est… la réalité des faits. Leur historicité.

Même si le désaxé a commis ses crimes il y a plus de 70 ans, l’horreur reste intacte. La frontière entre curiosité et admiration est malheureusement très fine. Certaines personnes deviennent littéralement « fans » de ces serial killers. Faut-il alors les nourrir, les conforter dans leur vénération, en mettant leurs idoles en vedette ?

Quel que soit la manière dont on approche Dahmer par exemple, le constat reste le même : le personnage incarné par Evan Peters en est la vedette. N’y a-t-il donc pas un manque de pudeur envers les familles des victimes ? Peut-on vraiment laisser autant de place aux bouchers de notre histoire ? Le débat se poursuit…

La maison d’Ed Gein : une future adaptation ?

Fortes sont les chances, donc, pour que Netflix ou l’un de ses équivalents annonce prochainement une œuvre basée sur la vie d’Ed Gein. Cela n’est pas nécessairement une mauvaise chose. Les réflexions suscitées sont forcément intéressantes. Plutôt que de se voiler la face, le public peut constater, et donc s’interroger sur la nature humaine.

Cependant, il paraît sain de ne pas banaliser ou relativiser ce genre d’histoires. La violence ne devrait jamais s’inscrire dans la routine. Elle doit continuer à faire peur, justement, parce qu’elle empêche l’épanouissement et l’accomplissement de soi.

Dans tous les cas, c’est à vous de décider. Et de vous forger une opinion. Approche intellectuelle ? Curiosité ? Indifférence ? Les plateformes de streaming ont des catalogues bien assez fournis pour laisser le choix !

*Source : https://www.dailystar.co.uk/news/weird-news/real-life-leatherfaces-horror-house-27717339

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